On parle de nous
LE MONDE édition spéciale salon Millésime BIO 2019
Domaine Goisot, Saint-Bris La Ronce 2017
Une appellation du nord de la Bourgogne qui mérite encore de la reconnaissance car quand on goûte ce vin brillant, plein de reflets et de caractère, il y a une évidence de pureté. Finale sur des notes profondes et élégantes d’herbes aromatiques.
» Guide Bettane & Desseauve 2020
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Les Goisot travaillent en famille leurs terroirs de Saint-Bris et alentours. Ici la biodynamie est mise en œuvre avec une application rare dans la région, ce qui permet de récolter des raisins sains même lorsque la drosophile Suzukii tente de jouer les perturbatrices à la vendanges 2014. Tout part du sol et d’un patient travail de préparation puisque les Goisot attendent 5 à 8 ans avant de replanter une parcelle, ce qui permet ensuite d’avoir des sols exempts de toute virose, permettant aux vignes de s’épanouir sur 80 ans et plus. Ici, Aligotés, Chardonnays, Sauvignons et Pinots Noir atteignent la même splendeur, pour des prix extrêmement raisonnables. Le millésime 2016 a particulièrement affecté le Domaine, avec en Chardonnay sur les Côtes d’Auxerre un rendement qui a frôlé un ridicule 0,5 hl/ha ! Les 2017 retrouvent un profil plus classique pour ce Domaine.
■ Bourgogne Aligoté 2017 14/20
■ Bourgogne Côtes d’Auxerre Biaumont 2017 16/20
■ Bourgogne Côtes d’Auxerre La Ronce 2017 16/20
■ Saint-Bris La Ronce 2017 14,5/20
» Le Guide Carité des Bonnes Adresses du Vin Bio et Biodynamique 2019-2020
DÉGUSTATION :
♥ ♥ Bourgogne Aligoté 2016
Cépage : Aligoté
Rendement des vignes 10,18 hl/ha cette année-là à cause des désastres climatiques subis (les autres années 50hl/ha en moyenne)
Sol : Argilo-calcaire du Kimméridgien.
SO2 à la mise en bouteille : total 88 ; libre 23
Vue : Or clair brillant.
Nez : Un nez de caractère, très frais, sec, de pierre à fusil, aux accents de zestes de citron et aux notes de fleurs blanches et de pain grillé.
Bouche : Une attaque franche et souple en bouche, évoluant rapidement sur une belle vivacité minérale et une acidité aux arômes d’agrumes très rafraîchissante. Belle persistance de citron vert et de roche.
Synthèse : Un vin blanc fort agréable, sec et vif, idéal sur des huîtres ou servi frais en apéritif.
♥ ♥ ♥ Saint-Bris Corps de Garde 2016
Cépage : Sauvignon gris
Rendement des vignes : 12hl/ha
Sol : Argilo-calcaire du Kimméridgien
SO2 total 81 ; libre 24
Vue : Or blanc aux reflets légèrement dorés.
Nez : Un superbe nez, complexe et riche, minéral d’abord et offrant ensuite de belles notes florales et une touche agréablement fumée.
Bouche : Rafraîchissant en bouche, vif et souple, exprimant avec ampleur et générosité ses beaux arômes fumés, aux notes d’encens. Belle persistance aromatique tout en finesse minérale.
Synthèse : Un superbe ensemble, tout en noblesse aromatique, à un rapport qualité-prix très intéressant ! Servir frais.
♥ ♥ ♥ Bourgogne Côtes d’Auxerre Biaumont 2015
Cépage : Pinot noir
Rendement des vignes 45 hl/ha
Sol : Argilo-calcaire du Kimméridgien
SO2 total 119 ; libre 30
Vue : Or blanc éclatant.
Nez : Un nez très agréable représentatif de son terroir et de son cépage, aussi minéral que gourmand, aussi silex que beurré.
Bouche : Une attaque franche et très souple en bouche, présentant une belle fraîcheur minérale et une acidité fruitée parfaitement équilibrée lui donnant ce qu’il faut de vivacité. Belle persistance légèrement fumée et minérale.
Synthèse : Un très beau vin blanc, riche et gourmand tout en offrant une belle fraîcheur ; l’ensemble étant superbement équilibré.
♥ ♥ ♥ ♥ Bourgogne Côtes d’Auxerre La Ronce 2015
Cépage : Pinot noir
Rendement des vignes 45hl/ha
Sol : Marne argilo-calcaire et Kimméridgien
SO2 total 71 ; libre 23
Vue : Grenat clair et limpide.
Nez : Un nez expressif élégant, sans être ostentatoire. De petites baies, type cassis et cerises, aux fines notes de cuir.
Bouche : Une attaque franche en bouche, évoluant avec souplesse sur des arômes fuités très amples et délicats à la fois et d’agréables tanins. Très belle persistance aromatique.
Synthèse : Un vin complexe, avec une belle densité et une certaine richesse aromatique, très gourmand pour ne pas dire gastronomique ! Un grand vin à la garde intéressante. Saluons également l’engagement écologique de ce Domaine qui utilise des bouteilles recyclées moins lourdes que d’habitude.
» Bourgogne Aujourd'hui n°142 - Guide d'achat Août-Septembre 2018
Chablis Faucertaine - 19 Meilleure note de la dégustation Chablis
Élevée 15 mois en fût, ce Chablis magistral exprime des arômes d’agrumes, mêlées de notes beurrées, grillées qui apporte de la complexité. Le vin est riche, rond, gourmand, avec une salinité d’école en fin de bouche.
Irancy Les Mazelots – 16
Issue de vignes de 90 ans, cette cuvée exprime de beaux arômes doux de fleurs, d’épices… Le vin est fruité, juteux, épicé, avec des tanins fermes. À déguster dans deux ou trois ans.
Saint-Bris Corps de Garde – 15,5
Arômes expressifs de tilleul, d’épices, avec une touche minérale. Le vins est encore fermé, mais structuré. « Il va gagner en élégance et en complexité avec l’âge » assure un dégustateur.
Bourgogne Côtes d’Auxerre Blanc – 14,5
LE SAINT-BRIS, UNE AOC AUX MILLES FACETTES
Sauvignon blanc ou gris, terroir du portlandien ou du kimméridgien, vinification-élevage en cuve et/ou en fût de chêne, cuvée parcellaire ou assemblage…
Voilà beaucoup de paramètres qui influent sur le style des Saint-bris qui s’avèrent à la fois très agréables jeunes et capables de magnifiquement vieillir.
Cuvée Moury 2017
Sauvignon blanc, portlandien, cuve.
Le millésime chaud apporte sa note ensoleillée, mais on a bien un vin typé de son terroir du portlandien : fruité, tendu, ciselé, avec une finale sur les cailloux chauds.
Cuvée Exogyra Virgula 2017
Sauvignon blanc, Kimméridgien, cuve.
Autre sol, autre style, avec un vin au fruité enrobé, croquant ; une note de sucrosité et un bon équilibre.
Cuvée La Ronce 2017
Sauvignon blanc et gris, kimméridgien, cuve.
La part sauvignon gris amène beaucoup de gras, de rondeur, avec un fruité sur les agrumes et une belle élégance.
Cuvée Corps de Garde 2008
Sauvignon gris, kimméridgien, 50/50 cuve et fût de 500 litres.
Robe dorée, brillante. Arômes superbes de fruits jaunes bien mûrs, avec une note de liquoreux frais, et une touche poivrée. La bouche est à la fois miellée, gourmande, juteuse, avec une finale saline, presque marine bien typée.
Cuvée Exogyra Virgula 2005
Le temps passe, les restent debout ! Le sauvignon est réducteur et il faut en tenir compte en n’hésitant pas à sortir la carafe en cas de doute. C’est le cas pour ce 2005 massif, qui en première bouche avait tendance à "mieller" un peu avant de retrouver de l’énergie au bout de vingt-trente minutes dans le verre. Belle évolution…
Cuvée Corps de Garde 1998
Voilà une magnifique bouteille, aux arômes de fruits jaunes encore frais, d’épices, de grillé, de poivre… la bouche est juteuse, éclatante, pleine de fruit, avec une finale saline, élégante et noble.
» WINE KINGDOM - N° 109 - Mars 2019
P108
Domaine Goisot
Saint-Bris-le-Vineux
Le vignoble se développe sur 28 hectares. Le domaine a reçu la certification « ECOCERT » en 2001. Jean-Hugues, le propriétaire de l’époque, a ensuite passé le flambeau à son fils, Guilhem qui a obtenu en 2005 la certification en biodynamie « DEMETER ». Ce domaine fait office de leader en matière de viticulture biologique dans le département de l’Yonne.
« Nous ne nous contentons pas de revenir aux méthodes de viticulture d’antan ; nous sommes aussi résolument tournés vers la modernité. Le biologique n’est pas une stratégie de vente. C’est un moyen de préserver les raisins en bonne santé », explique Guilhem. De nombreuses vignes sont situées sur la commune de Saint-Bris. Cette appellation représente la part principale de la production. Le Domaine Goisot produit également du Bourgogne Côtes d’Auxerre rouge, du Bourgogne Côtes d’Auxerre blanc et un peu d’Irancy.
La densité d’encépagement est de 11 000 à 12 000 pieds à l’hectare. La taille est courte. Pour les vins rouges, les rendements sont de 35 à 40 hectolitres à l’hectare. Pour les vins blancs, ils sont de 45 à 50 hl/ha. Cela permet de produire des vins magnifiquement concentrés, parmi les meilleurs du Grand Auxerrois en termes de qualité. Le domaine embouteille et commercialise lui-même sa production. 50% des vins sont exportés, ce qui est une forte proportion pour le Grand Auxerrois
» Le Guide des Meilleurs Vins de France 2019
♥♥
Depuis de nombreuses années, Ghislaine et Jean-Hugues GOISOT, et désormais leurs fils Guilhem et son épouse Marie, nous impressionnent par la qualité de leur production d’une régularité sans faille. Certes, ils ne vinifient que des vins d’appellation régionale Bourgogne, mais avec une telle exigence que ces cuvées modestes atteignent une qualité très élevées. Pour y parvenir, un long et fastidieux travail permet d’obtenir de grands raisins (certifiés en biodynamie), qu’ils vinifient ensuite avec soin. Les beaux terroirs crayeux des Côtes d’Auxerre conviennent aussi bien au sauvignon (Saint-Bris) qu’au chardonnay ; ils donnent souvent des vins trop maigres en raison de rendements excessifs. Chez GOISOT c’est le contraire : par leur tenir et leur intensité, la plupart des vins méritent d’êtres cités en exemple. Le Domaine a malheureusement été très affecté par les intempéries du millésime 2016. Bien que très soignés et purs, certains blancs nous déçoivent un peu et il manque ce petit supplément d’âme. Le rouges, en revanche, sont remarquables et n’ont jamais été aussi réussis.
Les vins :
Parmi les Saint-Bris, Corps de Garde prend des accents mentholés et devance ses pairs en maturité et profondeur. Aiguisé, revigorant, c’est un vrai vin de garde, qui surprendra au vieillissement. Exogyra Virgula est acidulé et millimétré. Des notes de talc et de craie infusent le très salin aligoté, très juste et précis. Les chardonnay Côtes d’Auxerre sont un peu marqués par les élevages en 2015, Biaumont se montrant assez évolué, Corps de Garde plus exotique et Gueules de Loup un peu alangui et sur le fil de la maturité du raisin. Grande fraîcheur aromatique et magnifique bouche ciselée saline dans le Chablis Faucertaine : harmonieux, tonique, il se fait aussi désaltérant et raffiné. Nous admirons les rouges, dont le Corps de Garde frais et policé, servi par une trame juteuse, des tanins fins et des saveurs de petits fruits épicés. La Ronce est un vin brillant, fin et de grande envergure, qui associe fraîcheur et moelleux : un des plus grands vins rouge de l’Yonne.
LES BLANCS
Bourgogne Aligoté 2017 15/20
Côtes d’Auxerre Gueules de Loup 2015 15/20
Côtes d’Auxerre Biaumont 2015 15/20
Côtes d’Auxerre Corps de Garde 2015 15,5/20
Chablis Faucertaine 2016 16,5/20
Saint-Bris Corps de Garde 2016 16,5/20
Saint-Bris Exogyra Virgula 2017 15,5/20
LES ROUGE
Côtes d’Auxerre La Ronce 2015 16,5/20
Côtes d’Auxerre Corps de Garde 2015 16/20
Le coup de ♥
Irancy Les Mazelots 2016 16,5/20
Il dévoile une fraîcheur irrésistible, avec un fruit énergique et pur, une trame ferme et une finale juteuse et réglissée. Son raffinement et sa plénitude en font un Irancy de référence.
» Guide Bettane & Desseauve 2019
Les Goisot travaillent en famille leurs terroirs de Saint-Bris et alentours. Ici le biodynamie est mise en œuvre avec une application rare dans la région, ce qui permet de récolter des raisins sains même lorsque la drosophile Suzukii tente de jouer les perturbatrices à la vendanges 2014. Tout part du sol et d’un patient travail de préparation puisque les Goisot attendent 5 à 8 ans avant de replanter une parcelle, e qui permet ensuite d’avoir des sols exempts de toute virose, permettant aux vines de s’épanouir sur 80 ans et plus. Ici, Aligotés, Chardonnays, Sauvignons et Pinots Noir atteignent la même splendeur, pour des prix extrêmement raisonnables. Le millésime 2016 a particulièrement affecté le Domaine, avec en Chardonnay sur les Côtes d’Auxerre un rendement qui a frôlé un ridicule 0,5 hl/ha !
■ Bourgogne Aligoté 2017 14,5/20
■ Bourgogne Côtes d’Auxerre Biaumont 2015 15,5/20
■ Bourgogne Côtes d’Auxerre Corps de Garde 2016 14/20
■ Bourgogne Côtes d’Auxerre Corps de Garde Blanc 2015 14,5/20
■ Bourgogne Côtes d’Auxerre Gueules de Loup 2015 16/20
■ Chablis Faucertaine 2016 15/20
■ Irancy Les Mazelots 2016 15/20
■ Saint-Bris Corps de Garde 2016 15,5/20
■ Saint-Bris Exogyra Virgula 2017 15/20
■ Saint-Bris Moury 2016 14,5/20
» L'avis du Petit Futé
Le domaine Goisot possède de splendides caves datant du XIème au XIIIème siècle. Nom repris pour des cuvées issues de la récolte de vieilles vignes, avec un élevage et une macération plus longs, qui ont davantage de corps et se gardent plus longtemps que les cuvées traditionnelles. Ici, toute la production est certifiée en culture biologique. Et la culture biodynamie a été ajoutée. Il s'agit d'une démarche respectant le calendrier lunaire. Parmi les blancs, la maison propose du bourgogne aligoté, bourgogne côtes-d'auxerre avec une cuvée traditionnelle, une cuvée Corps de Garde et trois climats : gondonne, biaumont et gueules de loup. Elle produit aussi du saint-bris et saint-bris Corps de Garde. Côté vins rouges on trouve deux cuvées de bourgogne côtes-d'auxerre : une Traditionnelle et une Corps de Garde. Sans oublier un Irancy climat Les Mazelots.
» Bourgogne Aujourd'hui n°142 Août - Septembre 2018 "Bourgogne Aligoté - À l'épreuve du temps"
Pour faire suite au guide d’achat des Bourgogne Aligoté 2016 paru dans le N° 141 de Bourgogne Aujourd’hui, nous avons décidé de tester le potentiel de vieillissement de l’appellation. Le rendez-vous était pris dans la cave de Jean-Marc PILLOT, à Chassagne-Montrachet, avec 4 vignerons. Au menu : une vingtaine de bouteilles, de 2015 à … 1985
" Est-ce que ça peut vieillir un Bourgogne Aligoté ?".
La question à été posé à plusieurs reprises par les participants à notre dégustation du millésime 2016, qui pour la majorité d’entre eux étaient agréablement surpris, voire même bluffés, par ce qu’ils avaient goûté. Pour répondre à leur interrogation, 5 domaines ayant déjà présenté des vins pour notre guide d’achat précédent ont accepté de renouvelé l’expérience avec de vieux millésimes. Cette fois la dégustation s’est déroulée de manière plus informelle au Domaine Jean-Marc PILLOT, à Chassagne-Montrachet, en présence de Guilhem GOISOT (Saint-Bris le Vineux – 89), Sylvain PATAILLE Marsannay – 21), Fabrice MASSE (Barizey – 71) et Nicolas MAILLET (Verzé - 71). Toutes les régions viticoles de la Bourgogne étant ainsi représentées.
Les vignerons sont venus avec les millésimes de leur choix. Au total, 20 bouteilles dégustées de la plus récente à la plus ancienne, en commençant par un Bourgogne Aligoté 2015 de Domaine Jean-Marc PILLOT. Le vin est issu d’une seule parcelle située sur la commune voisine de Remigny. La discussion s’engage et chacun y va de sa question sur le mode d’élevage (en cuves), la durée (12 mois), etc… Si on retrouve la fraîcheur typique du cépage Aligoté, le vin est aussi marqué par des notes de fruits bien mûrs, reflets du solaire millésime 2015, la cuvée de 2014 du même Domaine, dégustée ensuite est bien plus tendue. " Le vin peut tenir 10 ans sans problème", pronostique Nicolas MAILLET. " Je vendange souvent mes Aligotés en dernier ", précise Jean-Marc PILLOT.
Un grand vin !
C’est au tour de Sylvain PATAILLE d’entrer dans l’arène avec trois Bourgogne Aligoté du millésime 2013. La dégustation commence avec sa cuvée de Champs Forez, vinifiée avec et sans soufre. " La vigne est taillée en gobelet et palissée. Elle date des années 30 et est plantée sur un cône d’alluvions calcaires. Les deux cuvées sont élevées dans des fûts de 2005 et 2006, pendant 12 mois", témoigne Sylvain PATAILLE. Le premier vin, qui se révèlera être la cuvée sans soufre, affiche u nez riche, une belle matière en bouche, avec du gras et la tension caractéristique du cépage. Le nez du deuxième vin présente des notes plus confites, avec un côté plus chaud en bouche et une grande longueur. À noter que les vins de Sylvain PATAILLE sont servis moins frais que ceux dégustés auparavant. Pendant que les échanges s’animent autour du sujet des bouchons, on goûte une autre cuvée de Bourgogne Aligoté 2013, la Charme aux Prêtres, toujours produite sur le secteur de Marsannay. " Je n’ai jamais goûté d’Aligoté comme ça ", s’enthousiasme Jean-Marc PILLOT. " C’est un grand vin ", abonde Nicolas MAILLET. De l’avis général, le vin possède une incroyable matière et son potentiel de vieillissement ne fait aucun doute.
Une éponge à terroirs
La série se poursuit avec le millésime 2012 et un Bourgogne Aligoté de Nicolas MAILLET, produit sur les terroirs du Mâconnais. " Depuis une dizaine d’années, on bichonne cette appellation ", précise le vigneron. Le nez évoque un vin levrouté de la région, avec des notes de fruits jaunes bien mûrs et une touche exotique. La bouche dispose d’une grande richesse, avec des arômes de caramel et un côté salin en finale qui apporte de la fraîcheur. " Ça démontre bien que le cépage Aligoté est une vraie éponge à terroirs", note Sylvain PATAILLE. La dégustation de deux 2010 confirme parfaitement ses dires. D’un côté, Le Bourgogne Aligoté du Domaine Jean-Hugues et Guilhem GOISOT, avec un nez pur et minéral, une bouche racée et une longueur qui impressionne. De l’autre le vin de Nicolas MAILLET, élevé lui aussi en cuves inox, mais au profil aromatiques bien différent, avec des notes de zest d’orange, une grosse matière et une belle complexité.
Les vins se suivent et ne cessent de séduire les dégustateurs, et c’est encore le cas avec le Bourgogne Aligoté 2009 du Domaine GOISOT, toujours marqué par une grande finesse et une belle richesse aromatique, tandis que la commercialisation est abordée. " Je vends mes Aligoté au même prix que mes Mâcon", témoigne Nicolas MAILLET. " On les travaille comme nos autres vins, c’est normal de les valoriser par le prix". " Aujourd’hui, c’est effectivement une appellation qu’on arrive à valoriser", explique Sylvain PATAILLE. " C’est aux États-Unis qu’on a commencé à bien vendre nos Aligoté ".
Place désormais à des vins âgés de 10 ans minimum, Jean-Marc PILLOT sert un 2008, marqué par des notes fumées, citronnées, avec une fraîcheur et une tension d’un vin " tout jeune". Le 2004 de Nicolas MAILLET met tout le monde d’accord, riche et doux, avec des notes de rose et poivre blanc, et pas la moindre trace d’évolution ou d’oxydation. Sur le millésime 2003, le Bourgogne Aligoté de Jean-Hugues et Guilhem GOISOT dénote par rapport aux autres vins du Domaine. Mais c’est bien normal tant il a fait chaud cette année-là. Le nez riche, sur les fleurs blanches. En bouche le vin est opulent, mais toujours avec une belle acidité propre au cépage et un côté salin. En 2002, " un des plus beau millésime dans l’Yonne", la cuvée de Guilhem GOISOT est à la hauteur avec des notes de mandarine, de la tension, une amertume noble et " aucun signe de vieillissement ", comme le fait remarquer Fabrice MASSE. Jusqu’à présent, chacun a aussi pu dresser le constat que les robes des vins ne présentaient pas ou très peu de signes du temps, passant d’une couleur or vert à des notes d’un doré plus intense.
Fraîcheur et concentration
1999 est le premier millésime de Nicolas MAILLET. " C’est émouvant de goûter un vin de cette année. Je débutais, on travaillait un peu à l’arrache. On s’est amélioré ", s’amuse-t-il. Pour autant le vin est encore bien là, avec du volume et de l’énergie. Fabrice MASSE a lui aussi choisi un vin de ce millésime. " La vigne est plantée sur un sol granitique, en coteaux, exposée plein sud ". Ici l’Aligoté fait mieux que se défendre, avec une belle bouche. Un côté enrobé et une matière qui tapisse le palais.
Le Bourgogne Aligoté 1998 de Jean-Marc PILLOT confirme que l’on peut faire de grandes choses avec ce cépage. " C’est un vin qui a 20 ans, une appellation régionale", souligne Nicolas MAILLET. " Il y a du gras, de la richesse, c’est bon tout simplement ! ". Tandis que Guilhem GOISOT sert sa cuvée 1996 et que chacun délecte, Sylvain PATAILLE, sourire aux lèvres, lance " Ce qu’on est en train de vivre, c’est beau ". Avec des notes beurrées, de fruits mûrs et une grande concentration, le vin fait penser aux Aligotés plus jeunes de Mâconnais dégustés plus tôt. Si le nez du 92 de Guilhem GOISOT n’est pas le plus expressif de la série, la bouche est marquée par des notes de fruits jaunes, de caramel avec une superbe fraîcheur. " Le vin est tout frais, on croirait presque qu’il sort de la cuve ", commente Nicolas MAILLET.
La fabuleuse série prend fin avec le Bourgogne Aligoté 1985 du Domaine MASSE qui nous permet de tirer une conclusion : l’Aligoté vieillit bien, très bien même ! Alors n’hésitez pas à oublier en cave quelques bouteilles de vos meilleurs Bourgogne Aligoté qui vous réserveront certainement de beaux moments de dégustation dans quelques années.
Bourgogne Aujourd’hui N°142 – Texte Elisabeth PONAVOY
» Bourgogne Aujourd'hui n° 142 Août - Septembre 2018 "Saint-Bris une exception en Bourgogne"
L’appellation Saint-Bris, dans l’Yonne, est un cas à part, une curiosité. En Bourgogne, elle est la seule dédiée au cépage sauvignon.
Mais que diable vient donc faire le cépage sauvignon à Saint-Bris-Le-Vineux dans l’Yonne, en Bourgogne Viticole (Le cépage sauvignon est très présent dans le département de la Nièvre, qui fait bien partie de la Bourgogne administrative, mais pas de la Bourgogne viticole, qui représente un peu moins de 30 000hectares sur les départements de l’Yonne, de la Côtes d’Or et de la Saône et Loire), où une appellation villages lui est même dédiée : Saint-Bris ?
Et une appellation qui soit dit en passant marche bien puisque la surface plantée a en effet doublée depuis l’accession à l’appellation villages sur le millésime 2002 pour atteindre aujourd’hui les 160 hectares, avec une rythme annuel de quatre à cinq hectares de nouvelles plantations ; si l’on précise que le potentiel de l’appellation est de l’ordre de 700 hectares, le Saint-Bris a donc de beaux jours devant lui. "Ceux qui plantent du sauvignon sont également ceux qui vendent les vins ; il y a peu de marché de vrac. Alors, les gens ne font pas n’importe quoi au plan qualitatif. L’appellation marche bien car certains marchés sont intéressés à la fois par le cépage et par le fait que l’appellation soit située en Bourgogne ", estime Guilhem GOISOT, vigneron à Saint-Bris-le-Vineux. Certains craignaient que le passage du nom "sauvignon de Saint-Bris" à "Saint-Bris" soit compliqué au plan commercial, avec la perte de la référence au cépage, et c’est donc tout le contraire qui s’est produit.
Les origines historique de la présence du sauvignon, où plutôt des sauvignons (lire encadré), dans la région, restent assez floue et se perdent au Moyen-âge. " Nous sommes dans une région qui est à la croisée de la Bourgogne du sud, de la Champagne, du Sancerrois et par tradition, il y a toujours eu une multitude de cépages par ici. Chez moi, j’exploite encore aujourd’hui neuf cépages différents (Aligoté, césar, chardonnay, gamay, pinot noir, melon, sacy, sauvignon blanc et gris) sur la commune de Saint-Bris le Vineux qui est un formidable terrain de jeu pour chercher à trouver la meilleure adéquation terroir-cépage et les meilleures pratiques viticoles et œnologiques pour les mettre en valeur. Alors, le sauvignon s’est implanté ici, sans doute tout simplement parce qu’il s’y est plu ; il a trouvé sa place, un marché et des terroirs adaptés", explique Bruno VERRET, vigneron dans le village.
Les terroirs…. À Saint-Bris le Vineux, le sauvignon est clairement implanté sur deux type de terroirs, portlandien (très très caillouteux) et kimméridgien (sol plus argileux avec un cailloutis fin et de nombreux fossiles de petites huitres), mais avec comme point de commun d’être frais (des envers), exposés au nord, nord-est, nord ouest et en sommet de coteau. " Dix jours avant les vendanges, le sauvignon est souvent en retard par rapport au chardonnay et puis dans les derniers jours, la maturité peut monter très vite. Alors, s’il était planté dans des zones chaudes, cela deviendrait vraiment compliqué de vendanger au bon moment, les degrés seraient trop élevés et les vins perdraient leur fraîcheur", commente Pierre-Louis BERSAN, lui aussi vigneron à Saint-Bris le Vineux. Dans le classement de 2002, l’INAO est venu entériner le fait que les vignerons avaient d’eux-mêmes décider de planter le sauvignon en envers et sur les corniches calcaires en lui interdisant dans la délimitation de l’appellation les coteaux trop chauds, exposés au sud, sud-est.
Quant aux Saint-bris, ils ont toutes les qualités de minéralité, de fraîcheur des vins blancs de l’Yonne, avec le charme aromatique du sauvignon… sans les odeurs variétales (buis…) pas toujours très agréables. " Il y a trente ans, nos vins étaient marqués par des arômes variétaux, le buis notamment, du sauvignon pas mûr. Avec le réchauffement climatique qui permet d’avoir des raisins plus mûrs et l’évolution des pratiques, comme le recours à des levures naturelles, des élevages plus longs pendant lesquels se font les fermentations malolactique…les vins ont changé et les notes variétales sont rares aujourd’hui", estime Jean-Hugues GOISOT. Ce que nous pouvons confirmer en ajoutant un conseil de dégustation ; le sauvignon est un cépage réducteur, alors vos Saint-Bris gagneront à être attendus quelques années avant dégustation et/ou aérés un peu avant le service.
LE SAUVIGNON EN DEUX COULEURS
On trouve deux types de sauvignon en AOC Saint-bris : le blanc (90% des plantations) et le gris, appelé " fié gris" souvent (pas toujours…) assemblés dans les cuvées.
Les deux débourrent plus tardivement que le chardonnay (ce qui le rend moins sensibles au gel) et ils ont une végétation foisonnante qui "fatigue" les pieds qui peuvent dépérir assez vite après trente ans. Cette exubérance végétative peut également être un problème en année humide en favorisant l’installation de la pourriture. Le sauvignon blanc présente des grappes allongées et des grains homogènes, alors que le fié gris donne de plus petites grappes, des baies de tailles très différentes et des rendements moins importants (d’un tiers environ). Le fié gris se concentre très, très vite en fin de maturité. Il est généralement plus mûr que le blanc et peut vite dépasser les 14 degrés en année chaude. En vinification et en élevage, la règle a longtemps été : cuves inox, élevage courts et assemblages. Les choses changent avec des élevages plus longs, parfois avec un peu de bois et l’apparition de cuvées parcellaires.
Bourgogne Aujourd’hui N° 142 - Textes : Christophe TUPINIER
UNE AOC AUX MILLES FACETTES
Sauvignon blanc ou gris, terroir du portlandien ou du kimméridgien, vinification-élevage en cuve et/ou en fût de chêne, cuvée parcellaire ou assemblage…
Voilà beaucoup de paramètres qui influent sur le style des Saint-bris qui s’avèrent à la fois très agréables jeunes et capables de magnifiquement vieillir.
Cuvée Moury 2017
Sauvignon blanc, portlandien, cuve.
Le millésime chaud apporte sa note ensoleillée, mais on a bien un vin typé de son terroir du portlandien : fruité, tendu, ciselé, avec une finale sur les cailloux chauds.
Cuvée Exogyra Virgula 2017
Sauvignon blanc, Kimméridgien, cuve.
Autre sol, autre style, avec un vin au fruité enrobé, croquant ; une note de sucrosité et un bon équilibre.
Cuvée La Ronce 2017
Sauvignon blanc et gris, kimméridgien, cuve.
La part sauvignon gris amène beaucoup de gras, de rondeur, avec un fruité sur les agrumes et une belle élégance.
Cuvée Corps de Garde 2008
Sauvignon gris, kimméridgien, 50/50 cuve et fût de 500 litres.
Robe dorée, brillante. Arômes superbes de fruits jaunes bien mûrs, avec une note de liquoreux frais, et une touche poivrée. La bouche est à la fois miellée, gourmande, juteuse, avec une finale saline, presque marine bien typée.
Cuvée Exogyra Virgula 2005
Le temps passe, les restent debout ! Le sauvignon est réducteur et il faut en tenir compte en n’hésitant pas à sortir la carafe en cas de doute. C’est le cas pour ce 2005 massif, qui en première bouche avait tendance à "mieller" un peu avant de retrouver de l’énergie au bout de vingt-trente minutes dans le verre. Belle évolution…
Cuvée Corps de Garde 1998
Voilà une magnifique bouteille, aux arômes de fruits jaunes encore frais, d’épices, de grillé, de poivre… la bouche est juteuse, éclatante, pleine de fruit, avec une finale saline, élégante et noble.
» Une Histoire de Famille. France Bleu Auxerre 13 juin 2017.
La famille Goisot, de gauche à droite : Jean-Hugues, Marie-Claude, et Guilhem © Radio France - Kevin Dufrêche
Dans la famille Goisot, je demande la grand-mère, le fils,et le petit-fils : Marie-Claude, Jean-Hugues et Guilhem, trois générations, une même passion, celle de la vigne. Le domaine se transmet dans la famille, depuis plus d'un siècle.
"S'il n'avait pas voulu reprendre, on ne l'aurait pas forcé, s'amuse Marie-Claude Goisot, en parlant de son fils, Jean-Hugues. Mais on était quand même satisfait de voir qu'il reprenait". Pas de pression, mais un héritage fort, important, à conserver, si possible, dans la famille.
Plus d'un siècle d'histoire dans les vignes
Le grand-père de Marie-Claude, déjà, était vigneron. C'est donc depuis plus d'un siècle que c'est une histoire de famille. Si Jean-Hugues dit n'avoir ressenti "aucune forme de pression", il évoque un poids : "C'est toujours un peu lourd à porter, parce qu'il y a un tout un passé. Ce n'est pas que les parents, c'est plusieurs générations". Jean-Hugues l'avoue, ça n'a jamais été une évidence pour lui, plus jeune, qu'il ferait ce métier. Mais il l'a choisi, parce que les vignes, c'est la vie de sa famille.
Son fils Guilhem est aussi conscient de l'importance de cet héritage. "Il y a des vignes dont j'ai participé à la plantation sur le domaine, et des vignes qui sont là depuis l'époque de mon arrière-grand père", explique-t-il.
"La vigne, on en sort jamais vraiment". Trois générations liées par le vin, et le terroir : Jean-Hugues, Marie-Claude, et Guilhem Goisot
Garder son identité
Lui aussi aurait pu faire autre chose : "J'ai fait beaucoup d'équitation pendant un temps, j'aurais pu me lancer dans le milieu équin. J'ai fait de la musique, j'aurais pu être musicien", sourit-il, même si l'on sent chez lui, un léger manque de conviction. Pour lui aussi, la vigne, c'est sa vie.
Mais il tient à préserver une forme d'indépendance. "Si on fait un copié-collé des générations précédentes, on passera à côté d'un certain nombre de choses, qui pourraient améliorer le vin, prétend Guilhem. Il faut savoir préserver une identité propre".
Un héritage qui permet tout de même d'apprendre, et de faire évoluer son métier, comme l'explique Jean-Hugues : "On se rend que des choses que nos parents et grands-parents ont connu, et qui ont été abandonnées, et bien nous on les reprend. Par exemple, le travail du sol, qui avait été abandonné quand le désherbage chimique est arrivé. Nous aujourd'hui, on a arrêté tout désherbage chimique, pour reprendre le travail du sol."
Un attachement à la terre
"C'est viscéral", pour Jean-Hugues, cet attachement au domaine familial, à la terre. "La vigne on en sort jamais vraiment, nous dit Marie-Claude. Moi j'aime toujours bien faire mon tour de vignes, observer... maintenant c'est tout ce que l'on peut faire, observer !". Une réflexion qui amuse Jean-Hugues : "mes parents utilisent plus de carburant que nous pour faire le tour des vignes !". Et Guilhem de rajouter : "S'il y a un piquet de travers dans une parcelle, ils l'auront vu avant nous, et ils nous font la réflexion !".
C'est en tous cas avec bienveillance que Marie-Claude regarde désormais le domaine géré par son fils et son petit-fils : "J'admire leur courage. De toujours vouloir se renouveler, s'améliorer. Je suis fière". Une responsabilité que porte Jean-Hugues, qui à 58 ans, ne se voit pas encore arrêter : "On en sort jamais vraiment, et même si je le disais, je pense qu'il y aurait pas grand monde pour me croire ici".
Le reportage de Kevin Dufrêche avec la famille Goisot
LES DOSSIERS DE LA RVF : LES NOUVEAUX VIGNERONS DE L’YONNE
La revue des vins de France n°307 Décembre2016 - Janvier 2017
Au-delà de la beauté des formes callipyges de ces collines et de ses rivières, de ses vergers fleuris de cerisiers au printemps, bordant les parcelles, cette partie septentrionale du vignoble bourguignon possède de nombreux atouts. Le premier est sans doute sa proximité avec la capitale. « On inonde Paris de notre Saint-Bris ! » affirme avec fierté Guilhem Goisot, 35 ans, installé avec son père Jean-Hugues à Saint-Bris le Vineux. Le duo impressionne par la qualité des vins et leur régularité. Jean-Hugues a toujours privilégié un travail écologique de la terre mais le Domaine est certifié en biodynamie depuis l’arrivé de Guilhem en 2004.
Aujourd’hui, 99% des 27 hectares du Domaine Goisot sont situés sur la commune de Saint-Bris, la dernière goutte de rouge venant d’Irancy. Toute la difficulté consiste à exister à l’ombre du géant Chablis, véritable locomotive locale. « Il faut se lever chaque matin pour vendre du Saint-Bris, alors que ma première cuvée de Chablis en 2015 est prévendue avant même la vendange », analyse Guilhem Goisot. Ceci en partie grâce à la notoriété du Domaine. Pour définir Saint-Bris, son appellation principale, il prend l’image du Marsannay dont sa génération a choisi la voie de la qualité et de la bouteille. Un flacon sur deux de Saint-Bris est vendu en France via un fort réseau de cavistes et sa porte toujours ouverte aux amateurs.
La qualité et la régularité des Saint-bris élaborés par Guilhem Goisot avec son père ont une réputation internationale.